Semestre 4

Unité d’enseignement

UEM 4

Matière

Géographie de l’habitat

Coefficient

1

Crédit                                                                 2

Enseignant                                                  MK.TALEB

 

 Contenu et Objectifs de la matière :

 

Le domaine d’étude de la géographie de l’habitat vise trois objectifs majeurs :

 

Ø L’étude des rapports entre l’homme et son milieu physique modifié et aménagé. (Habitat et milieu géographique)

 

Ø L’analyse de l’habitat en fonction de ses particularités morphologiques et socio-démographiques propres.(Habitat et population)

 

Ø L’analyse de la structure de l’habitat à travers son échelon de base : le quartier et ses équipements, en tant qu’une unité de vie urbaine et les équipements liés à l’habitation (Différentes fonctions urbaines, équipements d’accompagnements, services publics et privés de proximité…

 

Première partie : Habitat et milieu géographique

·         Environnement et milieu géographique

·         Paysage naturel, modifié et aménagé

·         Etablissements humains et milieu naturel

-         L’analyse du site et de ses composants comme éléments de contrainte ou d’incitation à l’implantation des activités humaines et des structures qui les portent : topographie, hydrographie, nature du sol et du sous-sol, climat ;

-         Déterminer les sites à risques : terrains inondables, instables, marécageux, pollués, sismiques.

-         Impacts du site et de la situation géographique sur l’intégration urbaine.

-         L’étude du site et de la situation de la ville.

-         Objectifs de l’analyse du site

-         Définition fonctionnelle de la ville (agglomération urbaine) : Ensemble formé par un centre urbain principal et des unités urbaines adjacentes.

-         Elle se repose sur trois critères ; Densité de la population – Différentes activités humaines et les structures qui les portent – Cadre bâti

-         Définition statistique de la ville (petite, moyenne et grande ville)

-         Définition de la métropole et la mégapole.

-         Naissance et Origine des villes (Par origine, fonction principale et la taille)

-         Plans urbains (en damier- radio-concentrique- linéaire)

-         Typologie des villes

Deuxième partie : Habitat et population

-         Habitat et population (Particularités démographiques et socio-économiques, population résidente et densités de population, différents indicateurs de charge : TOL, TOP, transformations de ménages et leur mobilité)

-         Morphologie urbaine et morphologie sociale (répartition socio-spatiale)

-         Identification de l’espace habité selon ses différentes composantes physiques et humaines, facteurs à l’origine de la formation de l’habitat, typologies de l’habitat, formes et localisations spécifiques)

-         Habitat traditionnel rural et urbain (adaptation au milieu, typologie, classification morphologique) .

Troisième partie : Quartier en tant qu’unité de vie urbaine

-         Quartier, échelon de base de la structure urbaine (définitions, typologie, différentes approches de la notion du quartier, critères fonctionnels, sociaux, culturels

-         Quartier et ses équipements (différentes fonctions urbaines et la vie relationnelle, équipements, leurs classification normalisation et typologie, équipements du quartier)

-         Equipements liés à l’habitation (équipements d’accompagnement, services publics et services privés de proximité)

Références bibliographiques :

Cote Marc : « Pays, paysages, paysans d’Algérie », Edition CNRS.

Derruau Max : « Précis de géographie humaine », Edition Armand Colin 1976.

Merlin. P et Choay. F : « Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement », PUF 2000. Page 68

P.Peillon : L’occupation humaine en basse Kabylie, Thèse de Doctorat 3ème cycle Lyon II 1972, présentée par L. Gendre page 126

P. George : Précis de la géographie urbaine Paris PUF 1974 page

Rapport Amos : « Pour une anthropologie de la maison », Edition DUNOD.

Saïdouni. M : « Eléments d’introduction à l’urbanisme », Edition Casbah / Alger 2000.

 

***Suite des Cours déjà évoqués (6 semaines)***


INTRODUCTION 

L’analyse des composantes démographiques et socio-économiques est la base de chaque opération visant l’amélioration du cadre de vie urbaine, car on ne peut jamais comprendre les mutations qui se produisent dans un espace considéré sans se référer au comportement de l’homme ; par son actif dynamisme, il arrive à façonner et à transformer l’espace, il a souvent été la référence principale à toute organisation spatiale.

P. Peillon écrit : « La population est un excellent intégrateur des faits économiques sociaux et politiques… étudier la population, sa répartition, ses mouvements ; c’est rendre implicitement rendre compte de l’économie du social, parfois du politique et aussi de l’histoire… ».

Pierre George écrit à son tour : « L’avantage d’une étude démographique est de fournir les éléments de classification et de faire apparaître des données qui sont du plus haut intérêt pour l’analyse des besoins d’équipements et de services ».

L’étude de la population s’avère ainsi importante de la traiter à travers ses indicateurs , son évolution, sa répartition et sa structure pour essayer de comprendre les mutations qu’elle a occasionné dans l’espace urbain.

1/ Démographie

La démographie est l'étude quantitative et qualitative des populations humaines et de leurs dynamiques, à partir de leurs composantes ou caractéristiques telles que : la natalité, la mortalité, la fécondité, la nuptialité ou conjugalité et la migration.

La tâche des démographes consiste à analyser les variations de ces phénomènes dans le temps et dans l'espace, selon les milieux socio-économiques et culturels. Elle consiste aussi à comprendre leurs répercussions sur les individus, les familles et la société.

Les démographes ont recours à de nombreuses méthodes pour expliquer les phénomènes démographiques. Leur démarche consiste notamment à puiser dans les connaissances de disciplines connexes telles la sociologie, l'économie et l'histoire, de manière à ce que l'interprétation soit la plus juste possible.

La démographie dépasse largement le cadre de l'analyse statistique et permet d'étudier les phénomènes sociaux dans une perspective globale.

En Algérie, On observe une augmentation rapide de la population depuis l'indépendance.

En janvier 2016, la population de l'Algérie est évaluée à 40,4 millions d'habitants contre 12,7 millions en 1965. En janvier 2019, la population algérienne est passée à 43 millions. L’année 2018 a été marquée par un volume de naissances vivantes dépassant le seuil d’un million de naissances pour la 5éme année consécutive ainsi qu’une augmentation significative du volume de décès.

2/ Les caractéristiques de la population (indicateurs démographiques)

2-1/ Les variations d’une population : passent par différents taux de natalité, de mortalité et de fécondité ;

a/ La natalité : est l’étude du nombre de naissances au sein d’une population pour une année déterminée.

  Le taux de natalité est le rapport entre le nombre annuel de naissances et la population totale sur cette année. Il s'exprime souvent en pour mille (‰).

   TBN = N / P .1000

En Algérie, le taux de natalité en 2018 était de 21.5 ‰.  Le nombre de naissances passe de 600 000 naissances par an dans les années 1990- 2000 à 1 million de naissances en 2015, augmentation qui est décrite comme un « réel nouveau baby-boom ».

Cette explosion des naissances s'expliquerait par l'amélioration des conditions de vie notamment un meilleur accès au logement, davantage d'emplois et l'amélioration de la situation sécuritaire avec la fin de la guerre civile (décennie noire).

Le taux de natalité est également encouragé par le rajeunissement de l'âge du mariage. Ce serait « vraisemblablement le premier moteur de la hausse récente de la fécondité. 

 b/ La mortalité, ou taux de mortalité : est le nombre de décès annuels rapportés au nombre d’habitants POP d’un territoire donné.

   TBM  = D / P .1000

Elle se distingue du taux de morbidité qui est le nombre de malades annuels rapporté à la population, et du taux de létalité qui est le nombre de décès rapporté au nombre de malades.

Cet indice statistique sert à l’étude de la démographie, au même titre que la natalité ou la fécondité.

 En Algérie, le taux de mortalité en 2018 était de 4.3 ‰ et le taux de mortalité infantile était de 18.9 ‰.

 c/ Taux d’Accroissement Naturel

Le taux d'accroissement naturel d'une population est la différence entre le taux de la natalité et le taux de mortalité d'une population au cours d'une année. 

    TAN = TBN - TBM

d/ La fécondité : l’étude du nombre des naissances par femme en âge de procréer. C’est la capacité de se reproduire, qualité de ce qui est fécond. (C’est le contraire de la stérilité).

Le taux ou indice de fécondité, est un indice statistique permettant de mesurer la tendance d’une population à augmenter ou à diminuer naturellement (donc l’accroissement naturel, c'est-à-dire sans tenir compte des flux migratoires)

 Taux de fécondité est le rapport entre le nombre de naissances vivantes durant une année et le nombre de femmes en âge de procréer (15 à 49 ans).

En Algérie, l’indice de fécondité en 2018 était de 3 enfants par femme.

e/ La nuptialité : Le mariage est défini traditionnellement comme l’union légitime d’un homme et d’une femme. Il est l’acte officiel et solennel qui institue entre deux époux une communauté de patrimoine et de renommée appelée Famille ou Ménage dont le but est de constituer de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants pour leur éducation.

Le taux de nuptialité est l'indicateur statistique calculant le rapport entre le nombre de mariages civils dans l'année et la population totale moyenne de cette même année. 

En Algérie en 2018, le volume des mariages enregistrés continue son recul entamé depuis 2014.

f/ La migration (Flux migratoire) : Une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d’individus. C’est un changement permanent de résidence des personnes. En Algérie 0.9‰ en 2018.

Evolution de la population de 1966 à 2008:

Cas de la wilaya d’Oran :

La croissance générale de la population se fait sous la conjugaison de la natalité et de la mortalité (croissance naturelle) et des migrations (interne et externe).

L’examen des chiffres relatifs à l’évolution de la population de la wilaya d’Oran durant la période intercensitaire 1966-2008 (c'est à-dire 42 ans) montre une croissance rapide de la population durant la période considérée. En 1966 le nombre d’habitants recensé s’élevait à 451 258 personnes ; ce chiffre a évolué jusqu'à 682 560 habitants en 1977 pour atteindre 924 160 habitants au recensement de 1987 et au recensement de 2008 elle enregistre 1 453 152 habitants soit plus de trois fois l’effectif enregistré en 1966.

Le taux d’accroissement intercensitaire annuel moyen a enregistré cependant une nette baisse durant les périodes successives depuis 1966 ; entre 1966 et 1977 ce taux était de 4.08 % et baisse graduellement pour atteindre 1.9 % en 2008 (tableau n°01).Ainsi, malgré sa croissance rapide, l’évolution de la population de la wilaya d’Oran a connu un ralentissement du rythme de sa croissance.

Evolution de la population de la wilaya d’Oran durant la période 1966-2008

(Effectifs en milliers) et taux d’accroissement annuel moyen(%)

 

       Années

Wilayas

1966

1977

1987

1998

2008

Effectif PoP

451258

682560

924160

1213839

1453152

Taux d’acc

Annuel %

 

4.08

3.05

2.45

1.9

Source : Annuaire statistique de l’Algérie résultat des recensements (1966, 1977, 1987, 1998 et 2008)

Pendant la période intercensitaire 1966-1977, les deux principaux facteurs qui expliquent la croissance rapide de la population dans la wilaya d’Oran sont, d’une part la forte fécondité naturelle (taux d’accroissement annuel moyen 4.08 %); et d’autre part la forte attraction de migrants venus s’installer pour diverses raisons (travail, logement, santé…) ;

 

La baisse relative du taux d’accroissement de la population durant la période intercensitaire 1977-1987 témoigne d’une atténuation du phénomène migratoire avec maintien d’une fécondité élevée. La période 1987- 1998, marquée par la déstabilisation sécuritaire va avoir des effets sur l’évolution de la population, cependant l’absence de données et la mauvaise qualité de celles existante ne nous permet pas d’approfondir l’analyse et donc de saisir la part des migrations et celle de la fécondité.

A partir de 1998 et jusqu’en 2008 malgré la baisse de l’accroissement annuel moyen le taux se maintient autour de 1.9 %. Le maintien durant la période 1966-2008 de l’attraction de la wilaya d’Oran se révèle à travers l’existence de conditions socio économiques favorables au développement du niveau de vie selon les aspirations de la population par l’offre d’opportunités diverses.

Le mouvement naturel de la population de la wilaya d’Oran :

La natalité et la mortalité sont des éléments constitutionnels du mouvement naturel d’une population ; elles permettent de connaitre son évolution pendant une période déterminée; les calculs du taux brut de natalité et du taux brut de mortalité durant la période 1966-1998 pour la population de la wilaya d’Oran, à partir des données fournies par l’office national des statistiques sur le nombre des naissances, le nombre des décès et l’effectif total de la population résidant dans la wilaya d’Oran pour la période mentionnée, montrent que le taux brut de natalité et le taux brut de mortalité durant 32 ans ont enregistré une baisse ;

Mais le taux brut de natalité est resté toujours supérieur au taux brut de mortalité –le taux brut de natalité vari entre 107.45‰ en 1966 et 19.58‰ en 1998 et pour le taux brut de mortalité ce dernier vari entre 26.32‰ en 1969 et 5.40‰ en 1998, le recul des décès pendant cette période est remarquable surtout en 1988 et 1989 on a enregistré une baisse de 3.89‰ en 1988 et 3.91‰ en 1989, grâce a l’amélioration du niveau de vie et l’évolution des infrastructures sanitaires au niveau de la wilaya d’Oran.

 

2-2/ Analyse de la structure de population par âgé et par sexe :

              (Pyramide des âges)

                     

Est un mode de représentation graphique de la structure (sexe, âge) d’une population qui constitue une image synthétique puissante du passé, du présent et du futur de celle-ci.

La pyramide des âges représente la répartition par sexe et âge de la population à un instant donné. Elle est constituée de deux histogrammes juxtaposés, un pour chaque sexe ( par convention les hommes à gauche et les femmes à droite à, où les effectifs sont portés horizontalement et les âges verticalement.

 

Les données de la structure par âge sont intéressantes pour différentes utilisations, elles nous renseignent particulièrement sur les tendances de celle-ci.

 

Evolution des tranches d’âges selon le RGPH 1998 et 2008

(Exemple d’une ville)

 

Tranche d’âges

1998

2008

0-14 ans

45,9 %

27,85 %

15-24 ans

19,6 %

22,40%

de 25-59

29,4%

42,82%

+ de 60 ans

5 %

6,92 %

 

Cette approche renseigne sur les principales caractéristiques de la population et permet aussi de dégager les différentes sous population (population préscolaire,  scolaire, active, etc.) servant à la quantification des différents besoins.

 

A cet égard, les pyramides des âges établies à partir des résultats  du RGPH de 1998 et  2008, indiquent les mutations de la structure de population caractérisées par une population jeune.

 https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/24/Pyramide_Algerie.PNG

 

Structure par âge

 0-14 ans : 29,49 %
15-64 ans : 64,7 %
 65 ans et plus : 5,81 %

 

** En 2018, On a enregistré 75.8 ans Hommes et 78.7 ans Femmes.


La structure de la population par âge et par sexe (Cas d’Oran) :

La comparaison entre les pyramides des âges aux différents recensements 1977,1998 et 2008 de la wilaya d’Oran montre une structure d’âge selon le sexe. La première différence qu’on peut la remarquer est la forme des pyramides elle est différente; En 1977 ce type de pyramide s’appelle un accent circonflexe caractérisé par un régime démographique de forte natalité et de forte mortalité. La tranche d’âge 0-4 ans en 1977 représente 17.23%, cette valeur va diminuer jusqu’a atteindre 9.80% en 1998 et 9.76% en 2008, et ce due a l’amélioration de l’état sanitaire des mères et leurs enfants. La classe des jeunes, moins de 20 ans prend une partie importante dans la pyramide des âges, une proportion de 40.09 % en 1977 et 32.51 % en 1998, elle continue à diminuer jusqu'à 25.81 % en 2008.

 

La structure par âge de la population est strictement changée à cause de changement de beaucoup facteurs comme le droit d’instruction des femmes et sa participation dans le monde de travail. Pour la tranche d’âge 20-59 ans et sur laquelle on va baser beaucoup plus dans notre étude car cette partie de la population vécus le problème de logement plus que le reste de la population. Page 52 En 1977 cette partie de population représentait 39.58 %, et en 1998 53.25 % ce chiffre a augmenté jusqu'à 58.76 % en 2008. La structure par âge et par sexe de la population de la wilaya d’Oran comme celle de l’Algérie.

 

Répartition proportionnelle par grand groupe d’âges(en pourcentage) :

 

 

1977

1998

2008

0-19 ans

57.24

42.31

35.57

20-64 ans

+ 39.58

53.25

58.76

65et+

3.15

4.44

5.55

 Source : ONS, Annuaire statistique, (RGPH : 1977, 1998, 2008).

 

2-3/ L’espérance de vie à la naissance :

 L'espérance de vie à la naissance, ou vie moyenne, est une donnée statistique en terme de prospective et de projections démographiques ; exprimant le nombre moyen d'années que peut espérer vivre un nouveau-né, si les conditions de mortalité ayant prévalu au cours de la période étudiée demeurent inchangées durant toute sa vie.

 L'espérance de vie à la naissance est un indicateur de l'état de santé général d'une population et permet des comparaisons fiables au fil du temps et entre différents pays.

 Dire par exemple que l'espérance de vie des hommes en 2000 est de soixante-quinze ans signifie que les hommes nés en 2000 vivront en moyenne soixante-quinze ans, mais seulement si les conditions de mortalité qu'ils rencontreront au long de leur vie correspondent à celles de l'année 2000. Si les progrès continuent, les hommes nés en 2000 pourront vivre en moyenne plus de 75 ans. Inversement, il se peut que les conditions se dégradent, et que la durée de la vie diminue. Cette statistique est calculée sous l'égide de l'ONU, et publiée par de nombreux organismes, incluant l'OMS.

L'espérance de vie à la naissance se calcule à partir des quotients de mortalité par âge, c'est-à-dire des probabilités de décéder dans l'année pour des personnes qui atteignent un âge donné. À chaque âge le risque de décès est donc mesuré par le quotient par âge observé cette année-là. Elle synthétise donc les conditions de mortalité de l'année, sous forme d'une génération fictive. Elle diffère de la moyenne des âges au moment du décès de toutes les personnes mortes au cours d'une année qui, elle, est sensible à la structure par âge de la population.

Dans la quasi-totalité des pays, l'espérance de vie des femmes est plus importante que celle des hommes.

  

Espérance de vie à la naissance

en Algérie en 2018 :

77,2 ans 
Hommes : 75,8 ans
Femmes : 78,7 ans